Ahmet Berat CONKAR (Turkey)
11 décembre 2020
Malgré les efforts considérables déployés à l’échelon local et international en faveur de la stabilisation du Sahel, qui s’étend de la Mauritanie au Soudan et compte quelque 150 millions d’habitants, la sécurité va en se détériorant. L’insécurité se propage à travers de frontières poreuses et a des conséquences dramatiques pour les populations. Non seulement les conflits qui y sévissent appauvrissent encore une région frappée par la misère, des inégalités et une exclusion sociale et politique endémiques, mais ils ont provoqué un afflux massif de milliers de déplacés internes (IDP) et de réfugiés qui cherchent à se mettre à l’abri dans les pays voisins ou, plus loin, au Maghreb ou en Europe.
Le présent rapport traite avant tout du Sahel central, vaste région où les problèmes de sécurité sont les plus pressants. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso – et, singulièrement, les territoires bordant les frontières communes de ces trois pays, connus sous le nom de Triangle du Liptako Gourma – sont particulièrement vulnérables. On y observe une intense activité militaire et l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), entité autoproclamée ainsi que d’autres groupes armés non étatiques s’y montrent plus actifs. [...]