Lord CAMPBELL OF PITTENWEEM (Royaume-Uni)
20 novembre 2020
« La question n’est pas de savoir s’il y aura une pandémie mondiale, mais quand elle se déclarera et quelle en sera la gravité ». On ne compte plus le nombre d’experts de la santé qui ont prononcé cette phrase, sous toutes ses formes, au fil des ans, et pourtant lorsqu’un nouveau coronavirus a émergé fin 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine, la plupart des pays se sont retrouvés terriblement mal préparés. Selon les estimations du centre de ressources sur le coronavirus de l’université Johns Hopkins (Johns Hopkins Coronavirus Resource Center), à la mi juin 2020, le virus avait contaminé plus de 8 millions de personnes et occasionné plus de 400 000 décès de par le monde. Mais le véritable nombre de victimes est probablement beaucoup plus élevé . Début avril, la moitié de la population mondiale s’est vue contrainte ou invitée à éviter tout contact social.
L’épidémie a mis les systèmes de santé sous tension dans les pays les plus durement touchés et perturbé les systèmes éducatifs . Le monde se dirige vers la pire crise économique mondiale du siècle . Bien qu’au moment de la rédaction du présent projet de rapport, les pays du monde entier s’efforcent de restaurer un semblant de normalité, un retour complet au statu quo ante ne sera pas possible sans le développement et le déploiement massif d'un vaccin, ce qui pourrait prendre des mois selon les estimations les plus favorables (Roubini, 2020). Une deuxième vague épidémique est largement considérée comme plausible.
Une crise de cette ampleur ne peut qu'avoir un impact majeur sur les affaires internationales et la sécurité transatlantique. Dans ce projet de rapport spécial sera examinée la manière dont l’épidémie s’est transformée en crise sécuritaire ainsi que la façon dont elle a affecté la politique mondiale, y compris les effets sur la mondialisation et sur la concurrence entre grandes puissances. Une attention particulière sera par ailleurs accordée à la réponse de l’OTAN et aux enseignements tirés de la crise pour ce qui est du niveau de solidarité au sein de la communauté euro-atlantique. Pour terminer, le rapporteur partagera quelques idées sur les manières dont les pays membres pourront s'adapter à l’environnement stratégique post-Covid et utiliser la crise comme une occasion de renforcer la cohésion de l’Alliance et le lien transatlantique. [...]