2022 - RAPPORT - L’ADAPTATION POLITIQUE ET SÉCURITAIRE DE L’OTAN EN RÉPONSE À LA GUERRE MENÉE PAR LA RUSSIE : PRENDRE LA MESURE DU NOUVEAU CONCEPT STRATÉGIQUE ET METTRE EN ŒUVRE LES DÉCISIONS PRISES AU SOMMET DE MADRID

Tomas VALASEK (Slovaquie) - RAPPORT GÉNÉRAL

20 octobre 2022

Confrontée à la plus grave crise de sécurité sur le continent européen depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’OTAN doit à nouveau se réajuster et ce, de manière urgente. Adopté lors du sommet de Madrid, son nouveau concept stratégique met clairement l’accent sur la dissuasion et la défense. Cette approche transparaît également dans les décisions prises lors de ce sommet de l’OTAN, « porteur de transformations ». Au moyen du présent document, le rapporteur général invite instamment les décideurs politiques des Alliés à se montrer à la hauteur des décisions prises à Madrid et à s’appuyer sur celles-ci. Il s’agit, notamment, d’assurer une défense ferme sur le flanc est de l’OTAN et de poursuivre leur soutien à l’Ukraine. Ce projet de rapport souligne que la présence américaine sur le terrain est essentielle en ce qu’elle envoie un message politique fort aux adversaires potentiels. Mais en même temps, on ne peut attendre des États-Unis qu’ils assument plus que leur juste part du fardeau. L’ensemble des pays européens membres de l’Alliance doivent donc s’engager davantage et veiller à ce que des ressources suffisantes soient allouées, tant en faveur de la présence avancée renforcée de l’OTAN en Europe centrale et orientale qu’à son nouveau modèle de forces.

L’OTAN ne peut toutefois pas simplement rétablir son dispositif du temps de la Guerre froide. Le monde est en effet devenu beaucoup plus complexe ; la paix et la stabilité dans la région euro-atlantique se voient également menacées par la menace persistante du terrorisme,  de l’assertivité chinoise, de l’instabilité en Afrique et au Moyen-Orient, de l’érosion des dispositifs de maîtrise des armements et d’autres difficultés, telles que la propagation des technologies émergentes et perturbatrices ou encore le changement climatique. L’Alliance doit donc avoir la capacité d’effectuer des missions hors zone pour protéger les intérêts de sécurité de ses États membres, pour autant que les objectifs de ces missions soient clairement établis et étayés par des ressources adéquates. Elle doit aussi continuer à développer ses partenariats, notamment avec les organisations et les pays nourrissant les mêmes idéaux, en vue d’asseoir des normes mondiales répondant aux valeurs de la démocratie libérale. Elle ne peut - ni ne doit - accepter aucun compromis quant à l’entrée éventuelle dans l’Alliance de pays démocratiques candidats, si leur société a fait le choix de vouloir rejoindre la communauté euro-atlantique et qu’ils remplissent tous les critères d’adhésion. Pour prendre des décisions efficaces, les Alliés doivent utiliser l’OTAN à son plein potentiel comme l’enceinte principale de consultation sur les questions de sécurité et de défense et continuer à cultiver leur identité commune en tant qu’alliance de démocraties. Les parlementaires de l’OTAN ont ici un rôle crucial à jouer dans le renforcement de la cohésion de l’Alliance et le soutien en faveur de l’adaptation engagée par l’Organisation.
 


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