Sven CLEMENT (Luxembourg)
07 octobre 2023
Le recours à des matériaux innovants constitue un chaînon clé des progrès enregistrés dans le domaine des sciences et des technologies. La recherche et le développement qui y est associée joue donc un rôle essentiel pour permettre aux pays de l'OTAN de relever les défis actuels comme futurs. Le procédé de fabrication additive (impression 3D), notamment, favorise une intégration rapide des nouvelles technologies, mais aussi un recours à des matériaux nouveaux et plus performants dans les produits existants. Il est donc impératif pour les Alliés d’investir dans ce type de technologies aux fins d’accroître leur résilience face à d’éventuels nouveaux chocs économiques et/ou sécuritaires.
Ce document souligne toute la pertinence de faire appel à des matériaux innovants et à la fabrication additive pour rehausser à la fois compétitivité économique et sécurité nationale. Les bénéfices sont, en effet, multiples et variés, et les possibilités offertes trouvent une résonance particulière dans l’évolution du paysage de sécurité mondial. La fabrication additive, par exemple, promet de concilier le caractère financièrement abordable d’une production de masse / à échelle industrielle, avec des options de personnalisation dans la fabrication de certaines pièces à l’unité. Les bonds technologiques effectués dans d’autres domaines, tels que l’intelligence artificielle, permettront aussi de mettre au point des procédés de fabrication plus rapides, plus efficaces et plus accessibles. Les nouveaux matériaux et la fabrication additive offrent en outre un remarquable potentiel pour améliorer la qualité et la disponibilité d'équipements essentiels aux forces armées. Y avoir recours présente ainsi de nombreux avantages non négligeables en termes de planification militaire et d’approvisionnement. Par exemple, ils présagent de futurs systèmes de défense plus légers, plus résistants et plus puissants, tout en étant plus efficaces sur le plan énergétique que les systèmes actuellement utilisés par les armées.
Dans ce domaine, l’Organisation OTAN pour la science et la technologie (STO) est l’un des principaux moteurs du progrès au sein de l’Alliance. Elle joue un rôle crucial dans la promotion de la recherche autour de ces technologies de rupture. Outre qu’elle évite une duplication des efforts, la coopération générée dans le cadre de la STO permet aux membres de l’Alliance et aux pays partenaires de focaliser leurs travaux sur la mise au point de technologies essentielles aux futures capacités militaires.
L’exploitation de nouveaux matériaux et de la fabrication additive dans le secteur de la défense se heurte néanmoins à un certain nombre d’obstacles : elle exige que l'on y investisse du temps, de nombreux essais et de l'argent. Si les progrès technologiques sont principalement portés par le secteur privé ou les instituts de recherche, les États, quant à eux, jouent un rôle clé pour promouvoir une utilisation plus répandue de ces technologies, en particulier par les choix qu’ils opèrent en matière d'armement. Ce rapport souligne ainsi la nécessité, pour les Alliés, de définir les aspects de la coopération qui pourraient être renforcés, et insiste sur l’importance de s’accorder sur la meilleure manière de procéder à cet égard.