Susan DAVIS (États-Unis)
20 novembre 2020
Dans le discours sur l’état de la nation prononcé par Vladimir Poutine en mars 2018, l’un des points saillants a été la présentation de deux nouveaux systèmes de vecteurs nucléaires qui, d’après le président, pourraient échapper aux moyens de défense antimissiles balistiques des États-Unis. Environ un an et demi plus tard, le 27 décembre 2019, la Russie annonçait la mise en service d’Avangard, un planeur hypersonique à charge nucléaire capable de résister à n’importe quel bouclier antimissile existant.
Depuis cette date, les missiles hypersoniques ont été au centre de toutes les attentions, fait les gros titres et suscité un battage médiatique. Même les experts aguerris de la sécurité ont succombé à cet engouement. Certains ont prétendu que les armes hypersoniques allaient déclencher une nouvelle course aux armements qui pourrait mettre sens dessus dessous la logique traditionnelle de la stabilité stratégique (Smith, 2019). Le rapport de la conférence de Munich sur la sécurité 2019 décrivait ces armes comme « susceptibles de modifier les règles du jeu » en étant capables de « contourner les défenses antimissiles actuelles et de réduire radicalement le délai d’alerte dont dispose le défenseur » (Munich Security Report, 2019). [...]