Cela fait près de 600 jours que la Russie, à travers son invasion totale et brutale de l’Ukraine en toute illégalité et en l’absence de toute provocation, afflige une souffrance sans nom au peuple ukrainien. Vladimir Poutine a déclenché cette souffrance. Il peut y mettre fin à tout moment en ordonnant le retrait de ses troupes de toute l’Ukraine.
Plusieurs membres du Conseil interparlementaire Ukraine-OTAN (UNIC) de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN) étaient réunis hier à Lviv.
Ensemble, nous avons rendu hommage au peuple libre d’une nation européenne courageuse. Les parlementaires des Alliés ont observé personnellement la détermination du peuple ukrainien à protéger leur terre, leurs familles, leur mode de vie et leur démocratie contre l’offensive d’un régime autoritaire et révisionniste.
La Russie met continuellement à mal les valeurs du monde démocratique, civilisé et en paix et de l’ordre international fondé sur des règles. Le blocage et le ciblage des exportations céréalières ukrainiennes qu’exerce Moscou de façon irresponsable et répétée constituent une tentative cynique de gagner de l’influence aux dépens des populations les plus défavorisées. La Russie demeure la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité de la zone euro-atlantique, comme l’ont rappelé les dirigeants des pays membres de l’Alliance au sommet de l’OTAN 2023 à Vilnius.
L’Assemblée a renouvelé à maintes reprises son soutien indéfectible à la démocratie, l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi qu’à son droit à se défendre et à l’autodétermination. Ses membres n’ont jamais cessé d’exhorter leurs gouvernements et les dirigeants de l’OTAN à intensifier leur soutien. À Lviv, les membres de l’UNIC ont exprimé une nouvelle fois leur détermination à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra pour qu’elle l’emporte.
Au cours de notre rencontre, nous avons dressé le bilan du sommet de l’OTAN à Vilnius. Nous nous réjouissons de l’adoption d’un nouvel ensemble substantiel de mesures de soutien politique et pratique visant à renforcer le soutien accordé à l’Ukraine. Nous accueillons tout aussi chaleureusement la décision de développer l’ensemble complet de mesures d’assistance (CAP) pour en faire un programme stratégique pluriannuel d’assistance de l’OTAN, l’établissement du Conseil OTAN-Ukraine ainsi que la levée de la nécessité pour l’Ukraine de passer par un plan d’action pour l’adhésion. De même, nous saluons la déclaration commune entre le G7 et le président Zelensky, laquelle débouchera sur des engagements et des arrangements bilatéraux en matière de sécurité.
Au sommet de Vilnius et depuis lors, les partenaires de l'Ukraine ont livré du matériel ou, du moins, annoncé d'importantes augmentations de l'aide militaire accordée au pays. Cette assistance a permis de sauver des vies ukrainiennes et de libérer des villes et des villages à travers le pays. Continuer d’augmenter ces livraisons, autant en qualité qu’en quantité, doit rester une priorité. L’Ukraine doit absolument disposer de plus amples capacités critiques, comme les systèmes de frappe à longue portée et les avions de combat polyvalents. Nous saluons les annonces faites par plusieurs Alliés en ce sens, et nous invitons les autres pays à en faire de même.
Nous nous réjouissons que les dirigeants des Alliés aient déclaré, à Vilnius, qu’ils seraient « en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés [l’auraient] décidé et que les conditions [seraient] réunies ». Pour que cela soit possible dans les plus brefs délais, nous invitons donc instamment les dirigeants des Alliés à prendre de nouvelles mesures et décisions concrètes pour aider l’Ukraine à avancer sur le chemin de son adhésion à l’OTAN. En tant que coprésidents, nous avons l’intime conviction que le futur ordre de sécurité européen ne sera pas complet, ni durable, tant que l’Ukraine ne sera pas membre à part entière de l’OTAN. D’autre part, la perspective sans équivoque d’une adhésion à l’OTAN contribue grandement au moral de la société et des forces armées ukrainiennes engagées dans la défense de leur liberté et de leurs valeurs démocratiques.
L'AP-OTAN et plus particulièrement l’UNIC doivent eux aussi prendre de nouvelles mesures concrètes et tangibles en soutien à l’Ukraine, notamment à travers le fonds spécial de l’Assemblée en soutien à la démocratie ukrainienne. C’est pourquoi nous, coprésidents de l’UNIC, sommes convenus de proposer une nouvelle série de mesures concrètes devant l’Assemblée lors de la prochaine session annuelle à Copenhague. En faisant cela, nous souhaitons renforcer le partenariat entre l’Assemblée et la Verkhovna Rada et soutenir les réformes qui permettront à l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN.
Lors de la réunion, nous avons également rappelé les points importants suivants :
- Les dirigeants des Alliés devront prendre des décisions stratégiques audacieuses au sujet de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN lors du sommet de Washington en 2024.
- Le projet pour la paix du président ukrainien Zelensky, qui jette les bases d’une paix totale, équitable et durable, doit recevoir le soutien d’un plus grand nombre de pays.
- La Russie doit être tenue responsable du crime d’agression au moyen d’initiatives nationales et internationales. Les responsables des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des actes possibles de génocide perpétrés en Ukraine doivent être traduits en justice.
- Il faut maintenir les sanctions contre la Russie et les élargir afin d’affaiblir la capacité du pays à poursuivre l’effort de guerre, et renforcer les mécanismes nationaux et multilatéraux visant à empêcher le contournement des sanctions.
- Les autorités bélarussiennes, iraniennes et nord-coréennes, qui apportent activement leur soutien à l’agression russe, doivent être condamnées. Les coagresseurs et les complices de l’État russe, considéré comme terroriste sous le régime actuel, doivent être tenus responsables de leurs actes.
- Les partenaires démocratiques de l’Ukraine doivent commencer à mettre en place un programme complet d’aide semblable au Plan Marshall pour la reconstruction d’une Ukraine plus prospère et fermement ancrée dans la famille des nations libérales et démocratiques. Les coprésidents sont d’avis qu’il faut utiliser, à cette fin, les actifs russes bloqués ou gelés. La Russie finira par devoir payer pour les dégâts et les pertes qu’elle a infligés à l’Ukraine.
Si l’Assemblée est, sur le plan institutionnel, distincte de l’OTAN, elle constitue un lien essentiel entre cette dernière et les parlements des pays membres de l’Alliance. Elle assure une plus grande transparence des politiques de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et permet aux législateurs et citoyens de l’Alliance de mieux comprendre les objectifs et missions de celle-ci.
Créé en 1998, l’UNIC avait pour objet d’introduire plus de transparence dans l’application des dispositions de la Charte OTAN-Ukraine et d’illustrer tout à la fois l’intérêt des parlementaires pour la coopération entre les deux parties et leur intervention dans ce domaine. Depuis lors, il s’est transformé en un forum plus large au sein duquel peut être abordée toute question d’intérêt mutuel. Il a ainsi joué un rôle de premier plan dans la réponse de l’Assemblée à la nouvelle invasion de l’Ukraine par la Russie.
