Halifax, Canada, le 19 novembre 2018 – Malgré l’avancement des femmes à des postes élevés au sein de l’OTAN, il reste encore des efforts à faire pour faire avancer la dimension du genre dans le secteur de la paix et de la sécurité, ont déclaré les législateurs de l’Alliance cette semaine.
« L’un de nos objectifs sera de prolonger notre engagement envers les femmes qui évoluent dans le secteur de la paix et de la sécurité », a déclaré Madeleine Moon, députée britannique élue présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN ce lundi.
Nous avons fait beaucoup de progrès sur ce sujet au cours des dix dernières années. Je souhaite faire en sorte que nous continuions à promouvoir le travail inestimable des femmes pour notre sécurité communeAvant cela, Clare Hutchinson, représentante spéciale du secrétaire général de l'OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité (FPS), avait fait remarquer que les femmes représentaient 12 % des personnels déployés par l’OTAN. « Ce n’est pas suffisant, mais on y arrive », a-t-elle constaté. « Nous devons intégrer la question du genre dans tous les aspects de notre travail. »
Dans le cadre d’une table ronde organisée dimanche dernier au sein de la commission de l’Assemblée sur la dimension civile de la sécurité, Mme Hutchinson a présenté plusieurs programmes portant sur la prise en compte des questions de genre dans toutes les activités de l’OTAN, sur l’égalité des sexes au sein des structures militaires et politiques, ainsi que sur le harcèlement et les abus sexuels perpétrés dans les déploiements de l’OTAN.
Depuis 2007, l’AP-OTAN répertorie la contribution des parlements à l’avancement du programme FPS. En présentant les derniers résultats, Audrey Reeves, professeure adjointe au Virginia Polytechnic Institute and State University, a révélé que les parlements y contribuaient davantage et de façon plus variée.
Toutefois, les intervenants ont alerté sur le fait que ces récents progrès n’étaient pas irréversibles. « Les nouveaux partis populistes ne s’intéressent ni aux droits des femmes, ni à l’égalité des sexes », a commenté la parlementaire allemande Ulla Schmidt. Mark Gwozdecky, sous-ministre adjoint canadien de la Sécurité internationale et des affaires politiques, a ajouté que les femmes souffraient de plus en plus de discrimination sur les réseaux sociaux.
La sénatrice française Joëlle Garriaud-Maylam, présidente de la commission, a mis en évidence l’importance d’intégrer plus de mesures axées sur les femmes dans le domaine du développement – particulièrement au niveau de l’éducation – afin de gagner la paix dans les pays en guerre, ainsi que d’inclure plus d’hommes dans la mise en place du programme FPS. Elle a noté que les bonnes pratiques présentées dans le rapport devraient servir d’exemple pour tous les parlements de l’Alliance.
Les questions liées au genre ont été récurrentes lors de la session de quatre jours de l’AP-OTAN à Halifax. Nous croyons fermement que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont des facteurs essentiels à la construction d’une paix durable en Iraq et en Syrie a affirmé le ministre canadien de la Défense, Harjit Singh Sajjan, devant l’Assemblée.
Rose Gottemoeller, secrétaire générale déléguée de l'OTAN, a souligné l’importance de projets concrets tel que le soutien de l’OTAN à la création en Afghanistan de Women’s Police Town, un complexe résidentiel conçu pour assurer la sécurité et la pleine intégration des policières afghanes aux forces de police.