Élections législatives en Géorgie et cessez-le-feu au Haut-Karabakh en tête de l'ordre du jour du webinaire consacré au Caucase du Sud

30 novembre 2020

(Pour voir ou revoir cette réunion, rendez-vous au bas de la page)


Plus de 30 législateurs de 16 pays alliés et partenaires ont discuté des récentes évolutions politiques et sécuritaires dans le Caucase du Sud à l’occasion du deuxième webinaire Rose-Roth 2020 de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. La réunion était organisée avec le soutien du gouvernement suisse en présence de l’ambassadeur Philippe Brandt, chef de la mission suisse auprès de l’OTAN.

Les récentes élections législatives en Géorgie, qui ont conduit à une grave crise politique, ainsi que l’accord de cessez-le-feu du Haut-Karabakh signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan le 10 novembre dernier étaient au cœur des débats.
Abordant la situation politique en Géorgie, Gerald E. Connolly (États-Unis), président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN), a fait valoir que « surmonter cette impasse politique était crucial pour l’avenir démocratique de la Géorgie et pour son intégration euro atlantique ». Il a ajouté que « cela ne pourrait se faire qu’en créant les conditions d’un dialogue et d’une confiance entre la majorité et l’opposition ».

Le président Connolly a également abordé la situation dans la zone de conflit du Haut-Karabakh, où l’accord de cessez-le-feu négocié par le président russe Vladimir Poutine a certes mis fin à la violence, mais a laissé de nombreuses questions sans réponse.

Il a souligné que « l’accord de cessez-le-feu [...] permettait le déploiement de soi-disant soldats de la paix russes, ce qui donnera à la Russie un poids supplémentaire dans ses relations avec les deux pays. Même si ni l’OTAN ni l’Assemblée ne jouent un rôle direct dans la résolution de ce conflit du Haut-Karabakh, nous restons attentifs à la situation. Les combats ont cessé. Il faut désormais passer à une étape de désescalade et adopter un comportement, tout autant qu’une rhétorique, responsables. En fin de compte, la région a besoin d’une solution à long terme sous les auspices du groupe de Minsk pour apporter enfin une paix et une stabilité durables à tous ses habitants ». 

Les membres ont entendu et discuté de ces questions et de la situation régionale concernant la Covid 19 avec trois éminents experts de la région : Amanda Paul, analyste politique au European Policy Centre, Dennis Sammut, directeur de LINKS Europe ainsi que Neil Melvin, directeur des études de sécurité internationale au RUSI (Londres). 
« L’année 2020 a été la plus difficile pour le Caucase du Sud depuis le début des années 1990 », a souligné M. Sammut lors de l’ouverture des débats. 
L’accord de cessez-le-feu au Haut-Karabakh et dans son voisinage a largement alimenté les discussions entre les experts et les parlementaires. 

M. Sammut a fait valoir que « la paix était préférable à la guerre, mais qu’elle avait un prix élevé ». Les forces russes sont maintenant déployées pour soi-disant garantir le cessez-le-feu. Cependant, selon lui, « l’accord devrait être placé dans un cadre international », idéalement sous l’égide des Nations unies ou de l’OSCE. Neil Melvin a abondé dans le même sens, soutenant que le cadre du Groupe de Minsk restait primordial, mais qu’il ne suffisait plus.

La dynamique a changé, a déclaré M. Melvin : « le conflit a mis en évidence que l’espace post soviétique était entré dans une nouvelle ère. » Pour apporter une stabilité au Caucase du Sud, « un effort géopolitique plus large est nécessaire ». M. Sammut et M. Melvin ont tous deux souligné que les États-Unis, l’Union européenne et même l’OTAN devaient faire preuve d’un niveau d’engagement beaucoup plus élevé. M. Melvin a également insisté sur le fait qu’il était impératif que la Russie, qui a dû complètement recalibrer son approche du Caucase du Sud au fil des récentes hostilités, propose des solutions à long terme pour le Haut-Karabakh, plutôt qu’elle ne se contente d’attendre.

M. Sammut a cependant relevé quelques points positifs : des perspectives de paix, de réconciliation et de solutions à long terme pourraient s’ouvrir si toutes les parties prenaient les mesures nécessaires. De nouveaux corridors de transport ainsi que des voies de communication s’ouvrent et pourraient jouer un rôle utile. De plus, dans son esprit, il allait de soi que « la stabilité de l’Arménie était désormais dans l’intérêt de tous, y compris de l’Azerbaïdjan ». Enfin, il a également appelé à de nouvelles étapes dans la normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie.

L’ambassadeur Brandt s’est également adressé aux parlementaires. Le gouvernement suisse soutient depuis longtemps les programmes de partenariat de l’AP-OTAN et soutient généreusement les séminaires et webinaires Rose-Roth qui aident les partenaires dans leurs transitions démocratiques, leurs processus de réformes et leurs aspirations euro-atlantiques. 

 


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