La guerre de la Russie en Ukraine et les capacités de défense futures au centre de la visite de la commission de la défense et de la sécurité aux États-Unis

02 mai 2022

PHOTOS DE LA VISITE


Alors que la guerre de la Russie en Ukraine entame son troisième mois, les Alliés continuent d'accroître leur soutien à l'Ukraine et d'ajuster le dispositif de dissuasion et de défense de l'OTAN à l'Est. La menace russe à la sécurité euro-atlantique et l'adaptation de l'Alliance au nouvel environnement de sécurité ont été au centre de la visite de la commission de la défense et de la sécurité aux États-Unis, qui s’est déroulée du 25 au 29 avril. Au cours de leur visite, les parlementaires alliés ont également examiné certaines innovations technologiques militaires dont l’objectif est d’aider les Alliés à relever les défis actuels et futurs.

De hauts responsables des départements d'État et de la défense des États-Unis, ainsi qu'un ensemble d'experts ont proposé des analyses de l'actuelle invasion russe, alors que Moscou semble avoir recentré son effort de guerre sur le Donbass et sur le littoral ukrainien en mer Noire.

Dans ses remarques devant ses collègues législateurs, la veille de l’annonce, par le président américain Joe Biden, d’une importante augmentation de 33 milliards de dollars de l'aide militaire, économique et humanitaire apportée par les États-Unis à l'Ukraine, le président de l'AP-OTAN, Gerald E. Connolly, a souligné que « le péché mortel de l'Ukraine, aux yeux de Poutine, est d'affirmer décider de son propre destin  ̶  un péché dont elle paie le prix fort chaque jour. »  « Si nous avions besoin de nous rappeler la raison d'être de l'Alliance, a poursuivi le président Connolly, elle nous apparaît chaque jour en Ukraine : il ne s'agit pas seulement de dissuader une agression, mais d'affirmer les valeurs démocratiques. »

Alec Shelbrooke (Royaume-Uni), président de la commission de la défense et de la sécurité, a condamné « la guerre brutale du président Poutine » et « les horribles crimes de guerre, commis sans autre raison que les ambitions d'un dictateur fasciste. » Il a souligné « la fin du dividende de la paix de l’après guerre froide » tandis que la sécurité euro-atlantique « a pris un tournant » et que « les Alliés doivent réapprendre certaines leçons de la guerre froide. »

Tous les interlocuteurs de la délégation ont souligné l’unité et la détermination remarquables des Alliés  en réaction à la guerre de la Russie. Les chefs d'État et de gouvernement des pays alliés devraient envisager de nouveaux ajustements du dispositif de dissuasion et de défense de l'OTAN à l’occasion du sommet à Madrid à la fin du mois de juin, au cours duquel ils adopteront également le prochain concept stratégique de l'OTAN. Ce dernier reconnaîtra que les actions de la Russie constituent la menace la plus immédiate pour la sécurité euro-atlantique et il devrait également guider l'adaptation de l'Alliance à l'éventail complexe de menaces et de défis auxquels sont confrontés les Alliés, du terrorisme au changement climatique en passant par les menaces cyber et spatiales. Il est important de noter que le nouveau concept stratégique devrait définir la politique de l'Alliance face à l'essor chinois, que certains des interlocuteurs de la délégation ont qualifié de plus grand défi géopolitique à long terme. 

Le sommet de Madrid devrait également réaffirmer la politique d’ouverture de l'OTAN. La perspective d’une éventuelle adhésion de la Finlande et de la Suède a été un sujet récurrent pendant la visite de la commission, car ces deux pays font l'objet d’analyses et de consultations internes actives.   

Avant de se rendre à Washington, la délégation a commencé sa visite à Fort Worth (Texas), à l'usine d’avions militaires F-35 de Lockheed Martin Aeronautics et à l'usine d'hélicoptères de Bell Textron Inc. Helicopters. Elle a pu y discuter de la manière dont deux grandes entreprises de défense américaines s’efforcent de fournir les capacités de pointe indispensables aux armées alliées pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain. 

La délégation était composée de 28 parlementaires issus de 15 pays alliés. Les conclusions de la visite alimenteront les trois avant-projets de rapport que la commission examinera lors de la prochaine session de printemps de l'Assemblée, qui se tiendra à Vilnius, en Lituanie, du 27 au 30 mai.
 

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