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Lisbonne – Des parlementaires d’Europe et d’Amérique du Nord ont invité l’OTAN à instaurer à tous les échelons de la société une résilience appropriée contre une multitude de défis contemporains qui vont bien au-delà des menaces pesant généralement sur la sécurité.
« L’Alliance est aujourd’hui confrontée à un environnement sécuritaire imprévisible et qui se complexifie sans cesse. Les menaces militaires et non militaires affectant l’ensemble de nos sociétés se multiplient », a déclaré Joëlle Garriaud-Maylam (France) à la session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
Les membres de l’Assemblée – qui réunit des parlementaires des 30 pays de l’OTAN et de leurs partenaires – ont estimé que, indépendamment des menaces classiques auxquelles l’Alliance fait face depuis longtemps, les pays en question devaient mieux se préparer au danger grandissant que constituent les cyberattaques dirigées contre des infrastructures d’importance vitale, les campagnes de désinformation visant à saper les démocraties et à affaiblir la cohésion sociétale, les conséquences du changement climatique et les crises sanitaires telles que la pandémie de Covid-19.
Mme Garriaud-Maylam a rédigé un projet de résolution qu’a adopté la commission sur la démocratie et la sécurité (CDS) et qui formule à l’intention des décideurs de l’Alliance diverses recommandations concrètes sur la façon de renforcer la résilience contre de tels dangers.
Les participants à la session ont instamment demandé aux gouvernements alliés de dynamiser la coopération entre les forces armées, les pouvoirs publics, le secteur privé et les populations sur le plan de la préparation et de la réaction aux crises, d’améliorer la communication et la formation du secteur civil et du grand public en matière de résilience et, enfin, de créer à l’intérieur de l’OTAN un centre pour la résilience démocratique qui aurait pour tâche d’épauler les pays alliés dans la consolidation de leurs régimes et institutions démocratiques.
Pour les participants, le thème de la résilience doit être au cœur des débats autour de l’aggiornamento du Concept stratégique du l’OTAN et du processus « OTAN 2030 », qui ont pour objectif de permettre à l’Alliance de relever les défis d’aujourd’hui et de demain.
« (…) [La] capacité de l’Alliance à se relever rapidement d’un choc constitue sa première ligne de défense. [Le] maintien d’une dissuasion et d’une défense collectives crédibles est intrinsèquement lié au renforcement de la résilience des sociétés et des démocraties alliées », peut-on lire dans le projet de résolution.
S’adressant à l’Assemblée, le secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les défis de sécurité émergents, David van Weel, a parlé des répercussions du changement climatique sur la résilience. L’Alliance, a-t-il insisté, doit tenir ses engagements, s’agissant de parer aux menaces sécuritaires engendrées par le problème « le plus pressant » auquel le monde soit confronté.
« Si l’OTAN souhaite continuer à garantir la sûreté et la sécurité de ses 900 millions de citoyens, elle doit s’attaquer de front à la question du changement climatique », a déclaré M. van Weel aux membres de la CDS.
Par ailleurs, les participants ont souligné les retombées de la pandémie de Covid-19 sur la résilience alliée, reconnaissant qu’elles « rappelaient douloureusement la nécessité pour les gouvernements et les sociétés des pays alliés d’accroître leur état de préparation aux crises de toute nature et leur aptitude à y répondre ».
Le projet de résolution recommande aussi à l’OTAN de tirer les leçons de la pandémie dans le domaine de la résilience pour ce qui est, notamment, de la capacité de réaction des infrastructures sanitaires et de les transposer dans leurs politiques de préparation et de réponse aux crises.
Le vice-amiral Henrique Gouveia e Melo, qui a dirigé le Groupe de travail chargé d’appliquer le plan de vaccination du Portugal, a expliqué comment la coopération entre les secteurs civil et militaire avait décuplé l’efficacité de ce plan et de quelle façon une communication franche avait remporté l’adhésion de la population, de telle sorte que le pays avait décroché un record mondial avec un taux de vaccination de près de 85 %.
« Nous avons employé l’image du combat d’une communauté contre un virus opportuniste dangereux. (…) Cela a coupé l’herbe sous le pied des mouvements opposés à la vaccination », a expliqué le vice-amiral.
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