L’AP-OTAN plaide pour l’instauration d’une résilience de l’Alliance face aux menaces de pandémie

19 novembre 2020

Ce mercredi, l’Assemblée parlementaire de l’OTAN a salué les forces armées des pays alliés pour leur rôle dans la lutte contre la Covid-19 et a souhaité instamment une amélioration de la coopération internationale, tant pour combattre la pandémie actuelle que pour instaurer une résilience propre à parer aux risques inhérents à de futures urgences sanitaires.

« Plus d’un demi-million d’hommes et de femmes des forces armées alliées ont exécuté des centaines de missions d’une importance vitale », a déclaré le président de l’AP-OTAN, Attila Mesterházy (Hongrie). « L’aide qu’ils ont ainsi apportée aux institutions sanitaires nationales a permis d’atténuer les conséquences de la pandémie et de sauver d’innombrables vies humaines. »

« Les Alliés ont prouvé aux yeux du monde que l’OTAN reste forte et que ses membres continuent à partager les mêmes aspirations », a conclu M. Mesterházy lors de la séance d’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée, qui se tient en ligne en raison de la pandémie.

Au cours d’une réunion spécialement consacrée à l’analyse de cette dernière et à la formulation de recommandations à l’adresse de l’OTAN, les parlementaires ont rendu hommage aux forces alliées pour avoir contribué à l’endiguement de la deuxième vague de la pandémie sans que l’accomplissement de leur tâche première – à savoir le maintien d’un dispositif de défense et de dissuasion crédible – s’en ressente de quelque façon que ce soit. 

Les campagnes de désinformation concernant le virus et émanant notamment de la Russie et de la Chine ont été signalées comme représentant une menace particulière.

Dans un projet de rapport qui devrait être adopté pendant la session, M. Mesterházy écrit : « La pandémie a déclenché une multiplication de campagnes de désinformation. L’un des principaux objectifs du démantèlement de la vérité par Moscou et Pékin est de nuire aux intérêts de l’Alliance et de saper sa communauté d’action et de compréhension. Les Alliés doivent empêcher cela. »

Les parlementaires ont fait valoir que les répercussions économiques de la pandémie ne sauraient affaiblir la détermination de l’OTAN à renforcer ses engagements dans le domaine de la défense en ce moment d’incertitude planétaire. Entre autres, ils ont estimé que les gouvernements alliés devaient réaffirmer leur volonté d’allouer à la défense au moins 2 % de leur produit intérieur brut.

« Après la pandémie, la sécurité mondiale se caractérisera vraisemblablement par une rivalité géopolitique accrue », a prédit Lord Campbell of Pittenweem (Royaume-Uni). « Il est essentiel que les pays membres de l’Alliance réservent des ressources financières suffisantes à la défense et à la sécurité. À cet égard, les parlementaires de l’OTAN que nous sommes ont un rôle crucial à jouer. »

À l’avenir, les Alliés devraient, d’une part, chercher à développer une coopération multilatérale plus vaste dans la perspective de nouvelles urgences sanitaires et, d’autre part, mettre à profit le processus de réflexion « OTAN 2030 » sur l’adaptation de l’Alliance pour consolider leur état de préparation contre toute une gamme de crises potentielles dépassant les menaces militaires habituelles.

 « Même si la crise n’est pas terminée, il faut déjà tirer des enseignements sur sa gestion et sur ses conséquences aux niveaux national et mondial », a déclaré Joëlle Garriaud-Maylam (France). « Coordination et coopération sont ainsi les meilleurs moyens de répondre à la crise actuelle, mais aussi de nous préparer au mieux et de développer notre résilience, au niveau national et en tant qu’Alliance, face aux crises futures. »

Les parlementaires ont mis les gouvernements alliés en garde contre le risque d’une dépendance excessive de pays tels que la Chine quant à leur approvisionnement en fournitures médicales et autres matériels d’importance critique. Ils les ont par ailleurs invités à faire montre de prudence face aux investissements dans des infrastructures névralgiques.

Selon Christian Tybring-Gjedde (Norvège), « [les pays alliés] devraient faire en sorte de moins dépendre d’un seul pays pour leurs fournitures en équipements médicaux vitaux, surtout lorsque l’investisseur passe pour être un rival stratégique. »

La survenue de la pandémie est aussi pour l’OTAN l’occasion d’augmenter les capacités de son réseau scientifique et technologique afin de renforcer les parades aux menaces biologiques, par exemple en collaborant plus étroitement avec l’Union européenne et d’autres organisations internationales.

Dans le rapport dont il est l’auteur, Kevan Jones (Royaume-Uni) a écrit : « Nous devons mieux préparer nos nations et les rendre plus résilientes dans le but d’atténuer les effets des pandémies à venir. Il est évident que les Alliés et les pays partenaires doivent mettre en pratique les enseignements du passé, en particulier dans les domaines de l’indépendance stratégique et des chaînes d’approvisionnement en fournitures d’importance cruciale. »

 

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