Le nouveau Concept stratégique de l’OTAN doit impérativement refléter notre attachement aux valeurs démocratiques

09 octobre 2021

Lisbonne – Pour le président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Gerry E. Connolly (États-Unis), le débat consacré par l’Alliance atlantique à la révision de son Concept stratégique doit prendre en considération l’évolution des réalités géopolitiques, dont la montée en puissance de la Chine, l’agressivité de la Russie ou les cybermenaces, qui sont autant de périls pour les démocraties occidentales.


S’exprimant vendredi lors d’une conférence de presse organisée dans la capitale portugaise avant l’ouverture de la 67e session annuelle de l’Assemblée, M. Connolly a déclaré : « Dans sa version actuelle, le Concept stratégique qualifie la Russie de partenaire – ce qu’elle n’est assurément pas – et ne mentionne même pas la Chine. » 


M. Connolly a notamment indiqué : « À l’évidence, la prochaine version du Concept devra tenir compte de changements tels que l’apparition de cybermenaces, les campagnes de désinformation, le travail de sape visant des élections démocratiques... Il est vital de veiller à cela. »


Les travaux de la session, qui dureront quatre jours, jetteront les fondements de la contribution de l’Assemblée aux discussions engagées autour du Concept stratégique et du processus « OTAN 2030 », lesquels ont pour objectif d’assurer l’avenir de l’Alliance.


Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, interviendra lundi prochain devant la séance plénière de la session pour donner le coup d’envoi de la phase de consultation de l’Assemblée. Cette dernière se compose de parlementaires des 30 membres de l’OTAN et de pays partenaires.


Le chef de la délégation du Portugal, Adão Silva, a insisté sur la portée des questions inscrites à l’ordre du jour de la session, qui vont de la situation au Bélarus aux enseignements à tirer de la mission de l’Alliance en Afghanistan, en passant par les budgets militaires des pays alliés.


« Je tiens à souligner l’excellente qualité de notre programme », a dit M. Silva. « Nous discuterons des grands problèmes qui se posent actuellement à l’OTAN, mais aussi de questions nouvelles liées à la pandémie, sans oublier la sécurité et la défense. »


M. Connolly a rappelé combien il était nécessaire de renforcer les liens de sécurité collective unissant les Alliés, certes, mais aussi de réaffirmer « les valeurs démocratiques partagées » par ces derniers.


« Si nous n’honorons pas nos engagements », a-t-il prévenu, « nous ne serons qu’une alliance militaire parmi d’autres. Conforter ces engagements par la création d’une structure vouée à la promotion des valeurs et institutions démocratiques     est une démarche qui, à notre avis, revêt beaucoup d’importance et doit faire partie de l’autoréévaluation à laquelle se livre l’OTAN.
L’Assemblée a demandé à celle-ci de confirmer son attachement à ces valeurs communes et à le matérialiser en ouvrant en son sein un centre pour la résilience démocratique.


La session de cette semaine est la première à se tenir sur le mode présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. M. Connolly a félicité les autorités portugaises pour la campagne qu’elles ont menée contre le virus et qui s’est traduite par un taux de vaccination complète de près de 85 % de la population, le plus élevé du monde. « Le Portugal est un exemple à suivre pour nous les États-Unis », a-t-il observé.


Le vice-amiral Henrique Gouveia e Melo, qui était à la tête des opérations de vaccination, s’adressera à l’Assemblée dans le courant des délibérations des commissions. 


Pour leur part, Marcelo Rebelo de Sousa et António Costa, respectivement président et Premier ministre de la République portugaise, Eduardo Ferro Rodrigues, président de l’Assembleia da República, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, et Karen Donfried, secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes et eurasiatiques, interviendront lors de la séance plénière de lundi.


Par ailleurs, M. Silva a annoncé que la présidente de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, Nancy Pelosi, serait présente ce jour-là et se verrait décerner le « Prix des femmes pour la paix et la sécurité » que vient de créer l’Assemblée.              


« Remettre le prix de l’Assemblée à cette grande dame dans notre pays et en ces circonstances est pour nous un honneur sans partage », a-t-il déclaré.
 

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