« Je condamne avec la plus grande fermeté l’annexion illégale et illégitime de quatre régions ukrainiennes par la Russie.
À l’instar des simulacres de référendums menés sous la contrainte dans ces quatre régions, cette décision sans fondement transgresse directement la Charte des Nations unies et les principes les plus fondamentaux du droit international. Combinés à la mobilisation partielle et aux inquiétantes tentatives d’intimidation nucléaire menées par la Russie, ces événements constituent une escalade grave et dangereuse.
L’époque sombre où des États pouvaient, en toute impunité, faire main basse sur le territoire d’autres États souverains doit rester révolue. La Crimée, c’est l’Ukraine. Donetsk, c’est l’Ukraine. Louhansk, c’est l’Ukraine. Kherson, c’est l’Ukraine. Zaporijjia, c’est l’Ukraine.
Il nous faut répéter, encore et encore, qu’aucune des tentatives d’annexion forcée et illégale d’un territoire ukrainien par la Russie ne sera jamais reconnue par l’Assemblée, ni aujourd’hui, ni demain. C’est pourquoi, après avoir corédigé la loi sur la non-reconnaissance de l'annexion de la Crimée au Congrès des États-Unis, j’ai présenté la semaine dernière une loi sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Cette loi interdirait au gouvernement des États-Unis de reconnaître tout référendum organisé sur le territoire souverain de l’Ukraine occupé par la Russie. J’invite instamment mes collègues de l'AP-OTAN à faire de même dans leurs parlements nationaux.
L’escalade irraisonnée du président Vladimir Poutine ne fait que renforcer notre détermination. Aujourd’hui, alors que ce dernier se félicitait d’un vote d’annexion grotesque, la Chambre des représentants des États-Unis a voté l’attribution de 12,3 milliards de dollars supplémentaires à la défense de l’Ukraine. En surenchérissant dans une guerre sanglante, injustifiée et criminelle, déclenchée de son propre chef, Vladimir Poutine ne fait que condamner à mort davantage de citoyens russes dans un combat qu’ils ne peuvent pas gagner. Ses agissements doivent faire l’objet d’une réponse ferme, déterminée et unie, qui doit inclure un soutien accru à l’Ukraine et des sanctions draconiennes encore plus lourdes.
Nous continuerons, en outre, à soutenir les efforts visant à tenir la Russie responsable de ses crimes, notamment par la mise en place d’un tribunal spécial pour juger le crime d’agression.
Nous ne nous laisserons pas non plus intimider par le chantage énergétique dont use la Russie.
Nous resterons unis dans nos efforts et résolus dans la défense de nos valeurs et principes démocratiques communs. Le péché originel de l’Ukraine, aux yeux de Vladimir Poutine, est d’avoir eu l’audace de tracer sa propre voie indépendante et de mettre en place un gouvernement fondé sur des institutions démocratiques, dans le but d’exécuter la volonté de son peuple. En s’attaquant à l’Ukraine, la Russie cherche à redéfinir l’ordre international fondé sur des règles et à écraser toutes aspirations démocratiques d’États libres. Nos pays et nos parlements persisteront à soutenir fermement l’Ukraine, son peuple et ses institutions démocratiquement élues, et à appuyer sa souveraineté, son intégrité territoriale, ainsi que son droit à l’autodéfense et à l’autodétermination, notamment eu égard à ses aspirations euro-atlantiques.
Alors que la Russie intensifie sa guerre en Ukraine, il lui faut savoir que la détermination des Alliés à riposter à toute escalade qui franchirait les frontières de l’Ukraine reste inébranlable. Comme le Conseil de l'Atlantique Nord l'a rappelé hier, toute attaque délibérée à l’encontre d’infrastructures critiques fera l'objet d'une réponse unie et déterminée. Dans ce contexte, nous soutenons les enquêtes en cours sur les multiples fuites des deux gazoducs Nord Stream, qui, selon les Alliés et les pays invités que sont la Suède et la Finlande, portent tous les signes d'actes de sabotage délibérés, inconsidérés et irresponsables. »
