Les Alliés doivent s’atteler à régler les « questions en suspens » dans les Balkans occidentaux

09 octobre 2017

Bucarest, le 6 octobre 2017 – Le ministre roumain des affaires étrangères ainsi que certains parlementaires de pays membres de l’OTAN ont enjoint, samedi, les Alliés à rester vigilants sur l’évolution de la situation politique et sécuritaire dans l’environnement instable des Balkans occidentaux, notamment au regard des incitations aux tensions ethniques, de la corruption, de la désinformation et l’influence russe qui risquent d’engendrer de l’instabilité.
 
Le ministre roumain des affaires étrangères, Teodor-Viorel Melescanu, a informé les membres de la commission politique de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN que la perspective d’une adhésion à l’OTAN ou à l’Union européenne demeure un moteur puissant de réformes dans la région et que leurs portes doivent rester ouvertes aux candidats.
 
« Il reste encore des questions à régler dans les Balkans occidentaux et les pays de la région sont encore confrontés à de multiples défis », a-t-il déclaré, ajoutant que l’OTAN et l’UE doivent notamment s’efforcer d’améliorer « la résilience des partenaires dans les Balkans occidentaux face aux pressions internes et externes ».
 
“Nous devons nous assurer que les progrès accomplis sont irréversibles et consolidés”, a-t-il déclaré à la session annuelle de l’AP-OTAN, qui se déroule actuellement à Bucarest.
 
Dans un rapport examiné par les parlementaires au sein de la commission de la défense et de la sécurité, le député britannique Richard Benyon a déclaré que des efforts sont nécessaires dans la région pour rectifier, auprès de l’opinion publique, le malentendu quant à la finalité d’institutions essentielles telles que l’OTAN et l’UE.
 
Il encourage vivement les pays de l’Alliance à nouer des relations avec les organismes de presse des Balkans, qui succombent au sensationnalisme et à la désinformation. Or, les demi-vérités, voire les fausses vérités qu’ils propagent portent atteinte à la confiance du public dans l’OTAN.
 
Le rapport souligne que la communauté euro-atlantique s’éloigne de plus en plus de la région, malgré que le Monténégro soit récemment devenu le 29e membre de l’OTAN, rejoignant l’Albanie, la Croatie et la Slovénie au sein de l’Alliance.
 
Les débats ont par ailleurs porté sur la manière dont l’identité ethnique est exploitée pour semer le trouble dans une région déjà minée par une guerre confessionnelle et ethnique, notamment dans l’ex-République yougoslave de Macédoine*, qui nourrit toujours l’espoir d’adhérer dans un avenir proche à l’OTAN.
 
Une vigilance de tous les instants s’impose pour contrer cette politique toxique et apaiser les tensions. Selon le rapport, l’objectif doit être d’inspirer la démocratie libérale dans une région en proie à l’instabilité et au doute.
 
Davantage de soutien doit également être apporté au pouvoir judiciaire qui engage une réforme lente mais néanmoins vitale, étant donné que la confiance du public dans les institutions de la région faiblit et que cela renforce l’attrait qu’exercent les dirigeants forts qui ne s’évertuent guère à rechercher un consensus démocratique.
 
Richard Benyon a souligné que la Russie voit l’ensemble de la région comme un terrain fertile pour y semer la zizanie entre les pays membres et partenaires de l’OTAN, et qu’elle mène des campagnes de désinformation, voire interfère dans les élections au Monténégro, dans l’espoir de créer de nouveaux conflits gelés.
 
 
 
 
 
* La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel

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