Les législateurs de l'AP-OTAN promettent un soutien indéfectible à l'Ukraine

29 mai 2022

Les législateurs de l'ensemble de l'Alliance de l'OTAN ont promis, dimanche, un soutien indéfectible à l'Ukraine en réponse à l'appel du ministre de la défense du pays, qui demandait qu’une aide militaire d’urgence soit fournie pour repousser l'assaut russe.

« Nos militaires mènent un combat courageux, mais l'armée russe est gigantesque, les Russes sont nettement plus nombreux que nous, » a déclaré Oleksii Reznikov, ministre ukrainien de la défense, devant l'Assemblée parlementaire de l'OTAN (AP-OTAN). 

« Nous voulons sauver notre peuple et les expulser le plus rapidement possible, » a-t-il ajouté par liaison vidéo. « Pour ce faire, nous avons besoin d'armes lourdes [...] Nous en avons besoin rapidement, et en nombre proportionnel à l'ampleur de l’enjeu. »

Les membres de l'AP-OTAN ont exprimé un fort soutien et se sont engagés à œuvrer, au sein de leurs parlements, pour accélérer le transfert d'artillerie, de lance-roquettes, de chars et d'autres armes dont l'Ukraine a besoin pour vaincre un nouvel assaut russe dans l'est du pays. Les membres se sont également engagés à faire en sorte que l'opinion publique des pays de l'OTAN demeure très favorable au soutien à l'Ukraine. 

« Le combat de l'Ukraine est aussi [...] notre combat, » a déclaré le membre du Congrès américain Gerald E. Connolly, président de l'AP-OTAN. « Vladimir Poutine a sous-estimé le courage et la résilience du peuple ukrainien ; il a également sous-estimé la solidarité et la volonté de cette organisation. »

Connolly a exhorté ses collègues législateurs à « redoubler » de solidarité avec l'Ukraine. « Nous sommes à vos côtés. Nous joindrons le geste à la parole et continuerons à faire notre possible pour que vous obteniez ce dont vous avez besoin afin de mettre fin à ce conflit violent et brutal déclenché par la Russie ».

La session de printemps de l'AP-OTAN a été déplacée de Kiev à Vilnius en raison de la guerre. La députée Mariana Bezuhla, membre de la délégation ukrainienne auprès de l'AP-OTAN, s'est adressée à ses collègues en direct de la ligne de front, dans la région du Donbass. 

Elle a informé l'Assemblée des derniers combats, avant que des tirs de roquette ne l'obligent à se mettre à l’abri. Mme Bezuhla a prévenu que l'invasion russe visait à détruire l'ordre démocratique de l'Europe. « Il n’est pas seulement question de l'Ukraine [...] Cet ordre est actuellement remis en cause. Les bombardements que vous entendez montrent que cet ordre est brisé à chaque minute ».

Olha Stefanishyna, vice-première ministre ukrainienne chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique, a fait un compte rendu saisissant des atrocités commises par les forces russes à l’encontre des civils ukrainiens, notamment des tortures, des viols et des meurtres généralisés. « Nous ne pouvons pas nous contenter de continuer à qualifier ce qui se passe sur notre territoire de simple guerre, » a-t-elle déclaré. « Il s'agit de terrorisme. Il s’agit d’un génocide ».

Un appel à enquêter sur tous les crimes de guerre a été inclus dans l’avant-projet de rapport présenté par Rick Larsen, membre du Congrès américain. Cet avant-projet exhorte également les membres de l'OTAN à « augmenter la livraison des systèmes d’armes les plus indispensables à l’Ukraine, [à] renforcer les sanctions à l’encontre de la Russie, [à] élaborer une sorte de plan Marshall aux fins de reconstruire le pays après la guerre ».
« L'AP-OTAN continuera de se tenir aux côtés du peuple ukrainien et de soutenir une Ukraine indépendante et souveraine, peu importe le temps que cela prendra, » a déclaré M. Larsen à l'Assemblée. « L'Ukraine se tient en ligne de front du monde libre. »

Un avant-projet de rapport distinct, rédigé par le sénateur français Cédric Perrin, indique que le concept stratégique de l'Alliance devrait être mis à jour au sommet des dirigeants de l'OTAN, qui se tiendra le mois prochain à Madrid, afin de renforcer les défenses dans l'est de l'Alliance à la lumière de l'attaque russe contre l'Ukraine. L'approche actuelle, reposant sur la présence de troupes en nombre limité, ne fonctionne plus, insiste M. Perrin.

« L'actuel dispositif allié de dissuasion à déclencheur est trop petit, » peut-on lire dans l’avant-projet de rapport. « Aujourd’hui, ce genre de position est inacceptable et les Alliés doivent envisager de deployer en avant les forces nécessaires pour enrayer immédiatement toute attaque russe sans céder de terrain ».

Cette position a été soutenue par le ministre lituanien de la défense, Arvydas Anušauskas, qui a déclaré que le déploiement d'une force de l'OTAN à hauteur d'une brigade, combiné à l'adhésion proposée de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, exercerait un redoutable effet de dissuasion dans la région balte. 

« Si nous faisons notre devoir, la contribution de la Finlande et de la Suède fera de cette région une région sûre. Pour la Russie, il sera plutôt difficile d'engager une quelconque agression », a-t-il encore déclaré.