Le président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Gerald E. Connolly (États-Unis), la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, et les présidents de plus d’une trentaine de parlements se sont réunis à Zagreb le 25 octobre 2022 à l’invitation du président du parlement croate Gordan Jandrokovic et du président de la Verkhovna Rada d’Ukraine Ruslan Stefanchuk à l’occasion du tout premier sommet parlementaire de la Plateforme internationale pour la Crimée. Dans son allocution, le président Connolly a exhorté les présidents de parlements à se dresser contre la menace posée par la guerre menée par la Russie à nos valeurs communes et à notre modèle démocratique en se tenant fermement aux côtés de l’Ukraine.
« Chaque génération est forcée à un moment donné de regarder la vérité en face », a-t-il déclaré. « Toutes n’ont pas été à la hauteur de ces moments de vérité […]. Mais [la nôtre] ne peut pas se permettre de passer à côté de son rendez-vous avec l’histoire. » Il a souligné qu’en Ukraine se jouait « l’avenir des valeurs démocratiques libérales, d’un modèle qui infuse de la liberté dans l’esprit humain, à l’opposé d’un modèle basé sur la suppression absolue des libertés ». Avant de demander : « Quel modèle allons-nous choisir ? »
Le président Connolly, accompagné de Michal Szczerba (Pologne), co-président du Conseil interparlementaire Ukraine-OTAN – plateforme de coopération entre l’Assemblée et la Verkhovna Rada – s’est opposé aux voix qui voudraient s’accommoder de la Russie de Poutine. « Certaines âmes timides voudraient nous faire croire que, malgré l’horreur des massacres et de la violence, il faudra finir par composer avec Vladimir Poutine. Allez tenir ce discours aux morts de Boutcha. Aux victimes des abris de Marioupol. À celles et ceux qui ont perdu la vie à Zaporijjia », a-t-il déclaré.
« Quand la prochaine génération, celle de nos petits-enfants, nous demandera : “qu’avez-vous fait pour la Crimée ? Qu’avez-vous fait lorsque la Russie a décidé de mener une campagne catastrophique, dangereuse et brutale afin de supprimer la liberté en Europe et partout dans le monde ?”, faisons en sorte de pouvoir leur répondre que nous nous sommes tenus aux côtés de l’Ukraine », a-t-il conclu.
Au Congrès des États-Unis, M. Connolly est à l’initiative de la loi de non-reconnaissance de l’annexion de la Crimée et de la loi sur l’intégrité du territoire ukrainien, qui interdisent au gouvernement des États-Unis d’agir de quelque façon qui supposerait la reconnaissance de l’annexion illégale et forcée de la Crimée ou de n’importe quelle autre partie du territoire ukrainien par la Russie.
Formellement établie en août 2021, la Plateforme internationale pour la Crimée a pour objectif de mobiliser l’attention internationale sur l’occupation en cours de la Crimée par la Russie. Avec la création du groupe de soutien à la Plateforme pour la Crimée, l’Assemblée était l’une des toutes premières organisations à accorder son soutien à cette initiative. Depuis 2014, l’Assemblée continue d’intensifier sa coopération avec la Verkhovna Rada en Ukraine ; elle a également mis fin à toute relation avec le parlement russe deux semaines à peine après l’annexion illégale et forcée de la Crimée par la Russie.
Depuis le 24 février 2022, début de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie, l’Assemblée a multiplié les gestes de soutien envers l’Ukraine en condamnant la guerre, en soutenant la prise de sanctions économiques draconiennes contre la Russie, en se battant pour l’établissement d’un tribunal spécial pour juger le crime d’agression et en œuvrant avec les parlementaires ukrainiens pour sécuriser un flux constant de matériel militaire et d’assistance humanitaire. L’Assemblée a également établi un fonds spécial pour renforcer la Verkhovna Rada et l’aider à échanger avec les autres parlements au sein de l’OTAN.
Le premier sommet parlementaire de la Plateforme internationale pour la Crimée devrait se conclure avec l’adoption d’une déclaration commune dans laquelle les participants devraient réaffirmer leur engagement pour la non-reconnaissance des revendications territoriales illégales et illégitimes de la Russie et se réengager à aider l’Ukraine à résister à l’agression russe.
DISCOURS INTÉGRAL
Chers collègues et amis,
Cela fait désormais huit mois que nous sommes entrés en guerre avec un Vladimir Poutine sanguinaire.
Jamais, en 80 ans, le continent n’aura vu un tel niveau de cruauté et de brutalité s’abattre aujourd’hui, dans les villages comme dans les villes, sur des innocents. Ceux-ci, dans l’esprit délirant du dirigeant panrusse installé au Kremlin, sont pourtant coupables d’un seul péché : celui de chercher à être un peuple libre. Ceci n’est pas un péché, nulle part dans le monde.
Certaines âmes timides voudraient nous faire croire que, malgré l’horreur des massacres et de la violence, il faudra finir par composer avec Vladimir Poutine. Allez tenir ce discours aux morts de Boutcha. Aux victimes des abris de Marioupol. À celles et ceux qui ont perdu la vie à Zaporijjia.
Chaque génération est forcée à un moment donné de regarder la vérité en face. Toutes n’ont pas été à la hauteur de ces moments de vérité, et l’histoire de l’Europe regorge d’exemples de ces échecs. Mais notre génération ne peut pas se permettre de passer à côté de son rendez-vous avec l’histoire. Ce qui se joue dépasse largement les frontières géographiques d’un lieu particulier. Ce qui se joue, c’est l’avenir des valeurs démocratiques libérales, d’un modèle qui infuse de la liberté dans l’esprit humain, à l’opposé d’un modèle basé sur la suppression absolue des libertés.
Quel modèle allons-nous choisir ?
Nous devons nous tenir aux côtés de l’Ukraine pour défendre ces valeurs démocratiques, réaffirmer le droit à ces libertés, garantir le droit à l’autodétermination.
Quand la prochaine génération, celle de nos petits-enfants, nous demandera : « qu’avez-vous fait pour la Crimée ? Qu’avez-vous fait lorsque la Russie a décidé de mener une campagne catastrophique, dangereuse et brutale afin de supprimer la liberté en Europe et partout dans le monde ? », faisons en sorte de pouvoir leur répondre que nous nous sommes tenus aux côtés de l’Ukraine.
Je vous remercie.
Slava Ukraini