Bucarest, le 9 octobre 2017 – Les parlementaires des pays membres de l’OTAN en ont appelé, lundi, aux Alliés et à leurs partenaires pour qu’ils maintiennent le cap en Afghanistan en respectant leurs engagements concernant la mission de formation qui y est déployée et en soutenant les efforts visant à s’assurer qu’un gouvernement fort puisse se développer dans ce pays déchiré par la guerre.
« C’est là l’une des principales leçons de l’engagement de l’OTAN en Afghanistan : la mise en place des conditions d’une stabilité à long terme prend du temps », a déclaré le président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN), Paolo Alli, le dernier jour de la session annuelle de cette instance à Bucarest. L’OTAN s’est chargée de la sécurité internationale en Afghanistan en 2003, deux ans après les attaques du 11 septembre 2001 contre les États-Unis. Elle a récemment procédé à la réduction progressive des opérations de combat et déployé sa mission Resolute Support de formation, de conseil et d’assistance au profit des forces de sécurité afghanes pour mieux lutter contre les extrémistes talibans. Conscient que l’instabilité en Afghanistan et dans la région continue de faire le lit de l’extrémisme, lequel constitue une menace pour l’Europe, l’Amérique du Nord et au-delà, M. Alli a souligné que : « [n]ous sommes aujourd’hui appelés à poursuivre l’effort dans lequel nous nous étions tous engagés au lendemain du 11 septembre. » Dans une résolution, les législateurs se sont inquiétés de la recrudescence de la violence en Afghanistan cette année, et de ses conséquences humanitaires dans ce pays aux ressources par ailleurs insuffisantes. « La route devant mener à la paix en Afghanistan est difficile. C’est dire si, pour de nombreux Afghans, une sécurité durable est incertaine », a indiqué le parlementaire allemand Wolfgang Hellmich. « Nous ne pouvons pas laisser l’équilibre des forces ou le territoire basculer en faveur des talibans, ni de tout autre groupe d’insurgés. »
La résolution présentée par la commission de la défense et de la sécurité de l’Assemblée vot les parlementaires exhorter le gouvernement de Kaboul à appuyer la feuille de route quadriennale du président Ashraf Ghani pour la sécurité, qui vise à créer des forces nationales dotées d’un commandement fort, de procédures transparentes et de soldats compétents.
Ils se sont inquiétés du sort des femmes et des enfants, ainsi que du déplacement de millions de personnes à l’intérieur du pays et de centaines de milliers de civils afghans qui sont venus grossir les rangs des réfugiés ayant fui le territoire. Dans un rapport distinct, Wolfgang Hellmich a souligné les ravages que 16 années de guerre ont infligés, notant que « les institutions politiques, sociales et économiques continuent d’être entravées par les luttes intestines et la corruption ».
Il a relevé que les donateurs internationaux ont déboursé 4,5 milliards de dollars sur les quelque cinq milliards de dollars nécessaires à la soutenabilité des forces de sécurité afghanes et des institutions qui leur sont connexes. Si Kaboul s’était engagé à en endosser l’entière responsabilité budgétaire d’ici 2024, les tendances économiques semblent indiquer que cela n’est guère possible.
Alors que la mission Resolute Support continue d’aider les forces de sécurité afghanes, le rapport insiste sur la nécessité de mettre sur pied des équipes expéditionnaires de conseillers afin de leur apporter un soutien efficace et ciblé, et invitent les Alliés et leurs partenaires à maintenir au même niveau le personnel des commandements fonctionnels et régionaux.