Halifax (Canada), le 15 novembre 2018 – Les législateurs des pays membres de l’Alliance se réunissent cette semaine sur la côte est du Canada afin de renforcer les relations transatlantiques et d’avancer sur certaines priorités en matière de sécurité, telles que la dissuasion dans un contexte de tensions continues avec la Russie et la protection des élections contre l’ingérence étrangère.

Les parlements et les élections figurent désormais en première ligne de nos préoccupations de sécuritéa déclaré Rasa Juknevicienne, présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, en amont de la rencontre d’Halifax.

« La Russie a recours à des tactiques hybrides et à la désinformation pour discréditer nos institutions démocratiques », a-t-elle ajouté. « En tant que gardiens de nos démocraties, les parlements jouent un rôle de plus en plus important, et l’AP-OTAN occupe une place centrale dans le renforcement de la résilience de nos institutions démocratiques. » 

Plus de 270 parlementaires sont attendus dans le cadre de cette rencontre de quatre jours, au cours de laquelle ils devraient conseiller aux gouvernements des pays de l’Alliance de redoubler d’efforts en réponse aux menaces hybrides russes, notamment en réaffirmant le fait qu’une attaque hybride peut entraîner l’invocation de la clause de défense collective de l’OTAN. Les parlementaires vont également demander aux gouvernements de mettre en place sans attendre des mesures visant à protéger les élections de toute ingérence étrangère, par exemple en désignant les infrastructures électorales comme des infrastructures critiques.

D’autres défis militaires plus généraux, tels que le non-respect par la Russie du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et les démonstration de forces menées sur les frontières orientales de l’OTAN, figurent également en bonne place de l’agenda de l’AP-OTAN.

La session annuelle débutera ce vendredi et sera accueillie par le parlement du Canada. Elle soulignera la solidité et la perennité des relations transatlantiques, et défendra un partage des charges plus équitable en matière de dépenses militaires. Les législateurs devraient demander aux gouvernements de redoubler d’efforts pour se conformer à la directive recommandant un niveau des dépenses militaires de 2 % du PIB d’ici 2024, ainsi que d’investir dans la recherche pour maintenir l’avantage technologique de l’OTAN.

Rose Gottemoeller, secrétaire générale déléguée de l’OTAN, devrait informer les parlementaires ce lundi des progrès effectués concernant l’objectif des 2 %, ainsi que des autres décisions prises lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OTAN qui s’est tenu à Bruxelles en juillet dernier.

Les délégués de l’AP-OTAN tiendront ce vendredi une réunion exceptionnelle avec leurs homologues en provenance d’une dizaine de pays de la Méditerranée, du Moyen-Orient et du Golfe afin de discuter de la voie à suivre concernant de l’Iraq et de la Syrie.

Les débats organisés au cours de ces quatre jours aborderont également les priorités du Canada pour l’OTAN et les défis de sécurité dans l’Atlantique nord ; le rôle des forces d’opérations spéciales dans le contexte de sécurité actuel ; la concurrence portant sur les ressources présentes dans l’Arctique ; la stabilité régionale en Afghanistan, dans les Balkans et de la mer Noire ; ainsi que le rôle des femmes dans le domaine de la défense et de la sécurité.

Au cours de la session plénière de clôture qui aura lieu lundi prochain, les parlementaires éliront le nouveau président et les nouveaux vice-présidents de l’Assemblée.