2024 - PRÉSERVER L’AVANCE TECHNOLOGIQUE DE L’OTAN FACE À LA CHINE : L’ENJEU DES SEMI-CONDUCTEURS

NJALL TRAUSTI FRIDBERTSSON (Islande) - AVANT-PROJET DE RAPPORT

30 avril 2024

L’Alliance, qui commémore cette année son 75e anniversaire, évolue dans un monde caractérisé par une concurrence géopolitique et stratégique. Les technologies émergentes et les technologies de rupture (TE/TR), moteurs de la croissance et de la compétitivité économiques, jouent un rôle central dans cet environnement. Si la supériorité technologique a trait à l’économie, elle a aussi des ramifications dans les domaines de la sécurité et de la défense. Il est donc crucial que l’Alliance conserve son avance technologique. La République populaire de Chine (RPC) est le principal acteur susceptible de remettre en cause la supériorité technologique de l’OTAN.

Les semi-conducteurs jouent un rôle central à cet égard. D’une part, ce sont des composants essentiels pour les appareils électroniques, les technologies modernes et l’innovation. D’autre part, les semi-conducteurs sont emblématiques de la concurrence stratégique, de la fragmentation économique et de l’importance capitale de la technologie dans les questions de sécurité. Plusieurs pays ont ainsi lancé des initiatives visant à réduire leur dépendance vis-à-vis d’acteurs extérieurs pour l’approvisionnement en puces électroniques et à limiter les exportations de ces dernières vers les concurrents. En outre, les semi conducteurs sont des composants essentiels pour des capacités militaires de pointe. L’Alliance doit faire de la préservation de l’accès aux puces sophistiquées une priorité si elle souhaite conserver son avance technologique.

Cet avant-projet de rapport entend apporter sa pierre à l’édifice. À cette fin, il présente une vue d’ensemble des moyens par lesquels la Chine peut remettre en cause l’avance technologique de l’OTAN, une analyse des semi-conducteurs et de leur rôle central dans la concurrence technologique, ainsi qu’une évaluation des activités actuellement menées par les Alliés et la Chine dans ce domaine. Ces analyses permettent de tirer des conclusions préliminaires et de formuler des recommandations en vue de nouvelles mesures. Il s’agit notamment de mener une évaluation critique des dépendances aux chaînes d’approvisionnement chinoises et des risques encourus tout en maintenant le dialogue avec les dirigeants de la RPC, de renforcer la coordination et la coopération entre les Alliés et leurs partenaires en ce qui concerne les initiatives relatives aux semi-conducteurs, d’intensifier les campagnes de sensibilisation et d’information visant à rassembler de multiples parties prenantes, et d’évaluer la manière dont les activités de l’OTAN relatives aux TE/TR peuvent soutenir les pays membres de l’OTAN dans le domaine des semi-conducteurs.
 


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