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La guerre illégale et injustifiée menée par la Russie en Ukraine déterminera le mode opératoire des Pays-Bas et de l'OTAN dans les années et les décennies à venir. L'OTAN devra s'adapter et renforcer son dispositif de défense et de dissuasion, tout en continuant de soutenir l'Ukraine. Les Pays-Bas jouent un rôle majeur dans cet effort. Tel a été le message principal délivré lors de la visite, d’une durée de trois jours, d'une délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN à La Haye.
Au cours de celle-ci, les parlementaires ont assisté à une série d'exposés sur le point de vue des Pays-Bas concernant l'avenir de l'OTAN et sur les conséquences de la nouvelle invasion de l'Ukraine par la Russie quant à la sécurité euro-atlantique. « Avec l'invasion russe, l'Alliance est entrée dans une ère de conflit durable, » a déclaré Tim Sweijs, directeur de recherche au Centre d'études stratégiques de La Haye.
En réponse, l'OTAN doit se recentrer sur ses tâches essentielles et donner la priorité à la défense collective. Les pays alliés doivent renforcer leur dissuasion en augmentant leur niveau de préparation et de mobilité militaires et en renforçant leurs capacités. Plusieurs intervenants ont souligné le rôle clé que jouent des sociétés résilientes dans la sécurité des membres de l'OTAN. Les intervenants néerlandais ont également souligné que l'Alliance tirait sa force de l'attachement de ses membres aux valeurs démocratiques. Ils ont exhorté les gouvernements alliés à réaffirmer cet engagement. L'intégration de la dimension de genre et la mise en œuvre intégrale du programme « Femmes, paix et sécurité » (FPS) constituent un élément crucial d'une approche globale en matière de prévention et de règlement des conflits.
Les responsables néerlandais ont souligné la brutalité de la guerre menée par la Russie en Ukraine et réaffirmé leur indéfectible soutien à cette dernière. Ils ont pointé que leur pays s’efforçait d’approvisionner les forces armées ukrainiennes en armement, de leur fournir une aide humanitaire et d’aider les réfugiés ukrainiens.
Les participants ont également entendu des présentations sur les violations passées et actuelles du droit international par la Russie en Ukraine. Les parlementaires ont aussi été informés de l'enquête criminelle conjointe en cours sur le crash du vol MH17. Obtenir justice et veiller à ce que les auteurs de ces actes soient tenus responsables demeurent des priorités du gouvernement néerlandais.
« Il est impératif que le nouveau concept stratégique de l'OTAN tienne pleinement compte de l'agression russe en Europe », a déclaré Kajsa Ollongren, ministre de la défense des Pays Bas. Dans le même temps, « nous ne devons pas perdre de vue les autres défis à long terme, notamment l'affirmation de la Chine, les technologies de rupture et le changement climatique », a-t-elle ajouté.
Au sujet de la Chine, les intervenants néerlandais ont noté que ses cyberactivités amorçaient une transition : de purement économiques, elles deviennent politiques. Ils ont conseillé aux pays européens d'intensifier le dialogue avec les pays de l'Indo-Pacifique qui partagent leurs idées et de coordonner la rotation des moyens navals dans la région.
La délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN était composée de 29 membres de la commission sur la démocratie et de la sécurité et de la sous-commission sur les relations transatlantiques, qui représentaient 16 États-membres. Lord Hamilton of Epsom (Royaume Uni) et Angel Tilvar (Roumanie) dirigeaient la délégation. Outre des réunions avec des responsables et des experts néerlandais, la visite a inclus des exposés de représentants de Europol, de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques et de l'agence OTAN d'information et de communication.