Bruxelles, le 6 novembre 2019 - Alors que l’on assiste à une résurgence de la concurrence entre grandes puissances mondiales, certains adversaires potentiels cherchent à éroder les liens militaires, politiques et économiques forts que les Alliés de l'OTAN ont tissés au cours des sept dernières décennies. Des groupes armés non étatiques, alimentés par des idéologies extrémistes violentes, tout comme des appareils étatiques faibles, continueront également d'induire des actes terroristes, des flux de réfugiés et des trafics en tout genre. Ces défis posés à la paix et à la sécurité préoccupent de façon grandissante les gouvernements, les dirigeants militaires de l'Alliance, comme les parlementaires de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN (AP-OTAN).
Les adversaires modernes de l'OTAN vont naturellement utiliser de plus en plus de moyens et de tactiques hybrides – la militarisation de l'information, des cyberattaques ou des actes terroristes - ainsi que des technologies et des nouveaux systèmes d'armes perturbateurs pour s’efforcer de briser le consensus et détruire la capacité de l'Alliance à maintenir une défense et une dissuasion efficaces. Pour mieux appréhender ces questions clés, une délégation de membres de la commission de la défense et de la sécurité et de la commission des sciences et des technologies s'est rendue à Norfolk, en Virginie, et à Washington D.C., du 28 au 31 octobre 2019.
Le Commandement allié Transformation (ACT) de l'OTAN cherche activement à identifier les menaces à court et à long termes pour la sécurité des Alliés et à adapter l'Alliance pour lui permettre de relever ces défis. À cet égard, la devise Commandement allié Opérations aujourd'hui - Commandement allié Transformation demain a particulièrement marqué les esprits au cours de la visite. L'ACT s'emploie à maintenir l'Alliance à la pointe du progrès par le biais des transformations nécessaires. Elle procure également les meilleurs conseils stratégiques sur le plan militaire pour permettre à l’OTAN de mieux façonner sa réponse, que ce soit en termes d'acquisition d'équipements, de doctrine commune ou en matière d'innovations visant à parfaire son interopérabilité et son état de préparation.
Les innovations de l'OTAN ont occupé une place prépondérante au cours de cette visite. Le paysage sécuritaire d'aujourd'hui, à la fois ambigu et complexe, se caractérise par la course technologique entre les concurrents stratégiques de l'Alliance ainsi que par l'exploitation de technologies émergentes par des acteurs non étatiques. À ce jour, les parlementaires doivent donc être informés des possibilités offertes par l'évolution rapide de la technologie, mais aussi des menaces que cela comporte.
Pendant sa visite à Norfolk, la délégation a également été briefée par des responsables œuvrant à la mise sur pied du nouveau Commandement de forces interarmées (JFC) de l'OTAN à Norfolk. L'Alliance a créé JFC Norfolk en 2018 afin de garantir la sécurité de l'Atlantique et, par conséquent, la capacité de l'Alliance à renforcer toute opération potentielle en Europe. Le JFC Norfolk symbolise le retour de l'OTAN à une posture de défense collective transatlantique moderne et compétente - un élément essentiel de l'approche à 360 degrés de l'Alliance dans l'environnement de sécurité euro-atlantique complexe actuel.
La délégation a également profité de sa visite à Washington D.C. pour rencontrer des membres de la délégation du Congrès américain auprès de l'AP-OTAN. Ces réunions ont eu lieu juste avant la réunion des dirigeants de l'OTAN qui se tiendra à Londres (Royaume-Uni) les 3 et 4 décembre. Comme l'a déclaré Gerry Connolly, membre du Congrès et chef de la délégation américaine, « Nous devons tous continuer à nous rappeler les valeurs communes que nous défendons en tant qu'Alliance ; ce sont des principes directeurs communs pour nous tous : nos institutions démocratiques libres sont les piliers sur lesquels repose l'Alliance ».
La délégation a par ailleurs rencontré à Washington D.C. des experts issus de groupes de réflexion influents afin d'évoquer de nombreuses autres questions comme la modernisation des armées russe et chinoise, les défis cybernétiques et hybrides ou encore les armes de destruction massive. Enfin, la délégation a fait une halte spéciale à l'École des hautes études internationales de l'Université Johns Hopkins pour discuter avec les étudiants de la perception qu'ils ont des défis actuels pour la sécurité euro-atlantique collective. Une plus grande interaction avec les étudiants représente l'un des grands axes prioritaires de Madeleine Moon, la présidente de l'AP-OTAN, qui considère qu’il est essentiel de s’adresser aux jeunes générations pour pouvoir mieux défendre les valeurs communes de l'Alliance dans le futur.
La visite conjointe de la sous-commission sur la coopération transatlantique en matière de défense et de sécurité (DSCTC) et de la sous-commission sur les tendances technologiques et la sécurité (STCTTS) a rassemblé 22 parlementaires de 10 pays membres de l'OTAN. Le rapport de cette visite sera disponible dans les semaines à venir sur ce site.
Les photos de cette visite appartiennent au domaine public et sont disponibles sur le compte Flickr de l'Assemblée.